Les désaccords dans un couple sont inévitables, car la vie conjugale et familiale constitue une des expériences de vie les plus stressantes qui soit. Les sources de stress sont nombreuses : le partage des tâches, l’argent, l’éducation des enfants, la sexualité, l’harmonisation entre les besoins de la famille et les besoins extérieurs (carrière, parenté, amis, loisirs). Les désaccords se transforment en conflits lorsque les conjoints s’attaquent personnellement ou remettent leur couple en question.
Le succès de la thérapie conjugale repose sur la volonté qu’a chaque conjoint de préserver son couple.
Quand la communication est rompue, que les disputes se multiplient, qu’on a l’impression de répéter les mêmes conflits, que nos efforts pour trouver un compromis restent vains, que l’ennui mine notre couple ou que l’on reproche à l’autre d’être la cause de notre souffrance, il est peut-être temps d’envisager une thérapie.
J’observe souvent que les gens décident de consulter lorsqu’ils croient que la séparation est imminente. C’est la dernière chance, et il y a une forme d’urgence.
Je constate aussi que les couples font appel à un thérapeute à des étapes charnières de la vie : l’arrivée d’un premier bébé, le départ des enfants devenus adultes, la maladie, l’arrivée à la retraite… Des passages qui nécessitent beaucoup d’adaptation de la part du couple.
Les principaux motifs de consultations?
Le manque de communication, les disputes fréquentes, les relations conflictuelles avec la belle-famille, les difficultés financières ou les conflits à propos des enfants. Quant aux difficultés sexuelles, elles sont le plus souvent la conséquence de problèmes relationnels. Si ce n’est pas le cas, c’est une approche sexologique (Sexocorporel) que je vous proposerai.
Comment fonctionne la thérapie de couple?
En agissant comme médiatrice, je permets aux deux conjoints d’exprimer leurs points de vue, leurs attentes et leurs besoins par rapport à leur relation.
Le but : aider les conjoints à cerner leurs problèmes et à rétablir le dialogue. A la différence de la thérapie individuelle qui vise à transformer des aspects dans le fonctionnement de la personne, la thérapie conjugale se concentre sur la relation entre les deux conjoints, tout en permettant l’exploration des composantes individuelles qui ont crée à leur insu les impasses conjugales.
Néanmoins, il n’existe aucune recette miracle et les modèles d’intervention que j’utilise sont les suivants :
- Approche systémique : tenter de comprendre et des changer les règles d’interaction et de communication dans le couple et la famille.
- Approche psychodynamique : cherche à aider les deux conjoints à mieux comprendre l’influence des expériences de leur enfance sur le choix de leur partenaire et de leurs conflits actuels.
- Approche axée sur les émotions : vise le relâchement des réponses émotives et interactionnelles rigides ainsi que le développement d’un lien d’attachement sécurisant entre les conjoints.
La première rencontre vise à dresser un portrait de la relation conjugale. Je demande aux deux conjoints d’exprimer leurs insatisfactions par rapport à la relation – et non par rapport à l’autre -, leurs attentes, leurs besoins et les blessures d’enfance qui les font toujours souffrir. Je peux ainsi voir comment les conjoints se parlent, s’ils s’écoutent et s’ils se respectent. Je leur sert en quelque sorte de miroir. Je leur montre ce que je vois de la relation. C’est la première étape d’un processus de collaboration où le couple se fixe un objectif commun. Au terme de cette évaluation, je vais leur donner mes impressions de la situation et leur proposer une démarche thérapeutique se déroulant généralement au rythme d’une rencontre tous les 15 jours.
Une thérapie de couple, ça dure combien de temps?
Ca dépend du désir de changement des conjoints. Certains seront satisfaits si leurs disputes deviennent moins fréquentes ou moins intenses alors que d’autres exigeront d’avantage. Plus les changements attendus sont profonds, plus longue sera la démarche. Une thérapie conjugale peut ainsi durer trois mois ou se poursuivre sur plus d’une année. Les couples qui viennent consulter ont vraiment essayé de régler leurs problèmes et ils sont dans une impasse. C’est illusoire de penser qu’on peut tout dénouer en quelques entrevues. Si c’était simple, les conjoints auraient déjà réglé la situation.
Une thérapie de couple, est-ce que ça marche?
A partir du moment où les deux conjoints veulent se donner une chance de continuer ensemble, la moitié du travail est fait! En revanche, la thérapie a toutes les chances d’échouer quand le couple est allé trop loin dans la blessure réciproque ou quand un des deux conjoints a trop changé et qu’il désire une chose que l’autre ne peut lui donner. Le but n’est pas de sauver le couple à tout prix, mais d’aider les conjoints à comprendre les raisons de leurs difficultés. Je n’ai pas de souvenir de couples qui n’ont pas récolté de bénéfices d’une thérapie. Pour certains, ce mieux-être peut cependant vouloir dire se séparer. Certains couples vont même consulter un thérapeute dans le but avoué de se quitter sans trop de dommages.